88e anniversaire de la bataille des combats de Baccarat
Vendredi dernier, a eu lieu la commémoration du 88
e anniversaire de la bataille de Baccarat. Lors de ce combat de la Première Guerre mondiale, le
86
e Régiment d'Infanterie du Puy-en-Velay était présent. Le pont enjambant le Dolaizon au Puy-en-Velay est dit pont de Baccarat en souvenir et en l'honneur du
86
e Régiment d'Infanterie qui subit de lourdes pertes au cours de la bataille qui eut lieu à Baccarat justement pendant la Première Guerre mondiale.
C'est devant la S
tèle placée au pont de Baccarat que, vendredi dernier, un hommage a été rendu à ces hommes morts pour leur pays par les
autorités civiles et militaires : Arlette Arnaud-Landau, maire du Puy-en-Velay ; Thierry Queffelec, secrétaire général de la préfecture ; le colonel
Moreau, délégué militaire ; Georges Bois, conseiller régional ; Mme Velvoy, directrice de l'ONAC ; Jean Chalencon, président de l'Union
fédérale des anciens combattants ; plusieurs membres du conseil municipal étaient également présents.
Dans son allocution, Jean Chalencon a rappelé le rôle du 86
e RI :
Nous commémorons le 88e anniversaire de la bataille de Baccarat du 25 et 26 août
à Baccarat, glorieux fait d'arme où le 86e Régiment d'Infanterie du Puy-en-Velay perdit mille trois cents hommes, sur les trois mille deux cents partis de Haute-Loire le 5
août 1914. Comme chaque année, le maire de Baccarat, en accord avec la municipalité du Puy-en-Velay, nous prie de déposer une gerbe de fleurs sur cette
Stèle, afin de perpétuer le souvenir des héros du Velay morts pour la liberté.
Après avoir remercié les personnalités présentes, le président de l'UFAC, a déclaré leur savoir gré de
rendre
hommage aux héros de Baccarat, comme à tous les combattants du 86e RI qui trouvèrent la mort au cours de la première guerre mondiale, avant l'entrée
victorieuse du régiment à Vourziers le 12 octobre 1918. Le 86e RI, reconstitué en 1939, se battit courageusement en Lorraine avec de faibles moyens par rapports
à l'adversaire. Après quelques pertes antérieures au 10 mars 1940, notre unité régimentaire apporta son tribut à la tuerie qui
suivit jusqu'au 23 juin 1940. Plus de cent mille officiers et soldats furent tués pendant cette courte période, nombre d'entre eux appartenaient au 86e RI. Ce qui montre que ce
régiment ne démentira pas, faisant honneur à son drapeau et au souvenir de ses anciens. Le sacrifice de ces morts a rejoint celui des héros que nous honorons
aujourd'hui
.
Après le dépôt des gerbes, la clique des sapeurs-pompiers a effectué la sonnerie aux morts. Un moment de recueillement était observé. Le
souvenir et la réflexion permettent de rendre hommage à ces hommes, mais sont aussi la seule arme pour un avenir pacifié.
article paru dans le quotidien Le Progrès du 25 août 2002
Affaires militaires - guerre 1914-1915
Remerciements à M. Adrien Michaut, maire de Baccarat, et à Mme Michaut.
M. le Maire : Messieurs,
Je me fais l'interprète des sentiments de la population S
téphanoise tout entière en proposant au conseil
municipal de voter une adresse de remerciements et de vive reconnaissance à M. Adrien Michaut, maire de Baccarat, et à Mme Michaut.
Vous voudrez bien me permettre de rappeler très brièvement les événements qui leur
donnent droit à notre admiration et à notre entière gratitude.
Au soir du 24 août 1914, nos 2 régiments régionaux, le 38
e et le 86
e de ligne revenant de Sarrebourg,
arrivaient à Baccarat. Ordre leur fut donné de s'arrêter et d'empêcher l'armée
bavaroise, les poursuivant, de franchir la Meurthe.
Dès le lendemain, 25 août, à 3 heures du matin, la bataille s'engageait dans les rues même de la petite ville.
Nos braves soldats se bâtirent comme des lions, cédant le terrain pied à pied, maison par maison,
mais devant un ennemi dix fois supérieur en nombre, ils durent se replier considérablement diminués, tout
en combattant, sur la route de Rambervillers.
C'est à droite de cette route, à la sortie de Baccarat, que se trouve le plateau de Rapp, qui fut le tombeau de plusieurs S
téphanois.
Le 12 septembre, les Allemands, obéissant au mouvement général de retraite, déclenché par la victoire de la Marne,
évacuaient le territoire de Baccarat.
C'est alors que M. et Mme Michaut eurent la patriotique et généreuse pensée de se dévouer à cette oeuvre admirable de l'exhumation
et de l'identification des corps des héros français, tombés pour la défense de Baccarat.
Avec un soin pieux, chacun de nos soldats fut identifié et enveloppé d'un linceul.
C'est à la lisière du bois de Rapp que nos compatriotes dorment leur glorieux sommeil, tous face à la frontière.
Continuant son oeuvre, Mme Michaut, avec toute la délicatesse d'un coeur de mère et de Française, écrivait aux familles des "disparus"
et les prévenait, dans des termes empreints de la plus douloureuse compassion, du malheur qui les frappait.
Et l'oeuvre de cette noble Lorraine s'achevait sur le plateau de Rapp devenu sa propriété par l'arrangement et l'ornementation des tombes de nos soldats.
J'ajouterai que Mme et M. Michaut ont ouvert largement et généreusement leur maison (le château des Cristalleries), à toutes les familles de
Saint-Étienne qui se sont rendues à Baccarat, et, par la plus délicate des attentions, pour respecter et
adoucir leur douleur, Mme Michaut leur évitait toute démarche et tout souci matériel pour l'accomplissement de leur pénible mission.
En terminant, je ne saurais oublier M. Husson, agent municipal de Baccarat, qui a secondé courageusement M. et Mme
Michaut dans la noble et héroïque tâche qu'ils s'étaient imposé.
M. Husson a également droit aux remerciements et à la reconnaissance de la population S
téphanoise.
Jean Neyret,
Maire de Saint-Étienne.
Le conseil municipal, à l'unanimité, s'associe à M. le Maire, pour l'envoi de cette adresse.
Bulletin du conseil municipal de la ville de Saint-Étienne
séance du 3 novembre 1915