10864 Altiligériens tués durant la Première Guerre mondiale
Le 11 novembre 1918 fut un jour de liesse dans toute la France. L'armistice était enfin signé après quatre ans de conflit, mettant un terme à la
Première Guerre mondiale. Le travail réalisé par Sébastien Castan, assistant-mémoire à l'Office des anciens
combattants, permet de mieux se rendre compte du lourd tribu payé par la Haute-Loire dans les combats qui ensanglantèrent l'Europe entre 1914 et 1918. Le 11 novembre
1918 était signé l'armistice mettant fin à la Première Guerre Mondiale. Cette date est également devenu le catalyseur de la
«mémoire combattante». Les cérémonies commémoratives permettent ainsi de rendre hommage aux combattants. Pour que ne sombrent pas dans
l'oubli les sacrifices et les souffrances de toute une génération.
L'étude réalisée par Sébastien Castan, assistant-mémoire à l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC),
permet de mieux se rendre compte des pertes humaines qu'a eu à déplorer la Haute-Loire lors de la «Grande Guerre». La plupart des
Altiligériens mobilisés ont rejoint les régiments d'infanterie et ceux de chasseurs. Ainsi, les 86
e RI du Velay, 286
e RI de réserve et 101
e RI territorial sont
partis sur le front.
Les mobilisés des classes 1914, 1915, 1916, 1917 et 1918 atteignaient le chiffre de 10 787 soldats. Il s'agissait d'hommes âgés de 20 à 35 ans, auxquels il faut
ajouter des volontaires des autres classes, notamment celles couvrant la période 1899 à 1913. On suppose qu'au moins 43 000 Altiligériens ont été
mobilisés au cours de la «Grande Guerre», représentant alors 14 % de la population totale du département. Le total officiel du nombre de morts
de la guerre de 14-18 s'élève à 10 864 personnes. Soit un taux moyen par commune de 3,58 %.
Les agriculteurs au front
Sur les 10 864 hommes de Haute-Loire morts au champ d'honneur, 1 811 d'entre eux sont issus du 86
e régiment d'infanterie du Velay. Près d'un millier d'Altiligériens auraient
notamment laissé leur vie sur le champ d'honneur à Verdun, une des batailles les plus meurtrières de cette guerre.
Au départ, ce sont plus de 3 000 hommes qui partirent du Puy-en-Velay, le 5 août 1914, sous les couleurs du 86
e RI qui était composé de montagnards de Haute-Loire mais
aussi d'habitants du Cantal.
Ce régiment perdit de très gros effectifs à la bataille de Baccarat, et participa également à la campagne de Lorraine. Il prit ensuite part aux
batailles de la Marne, de Verdun et de Somme, avec d'autres pertes enregistrées. En 1914, le 101
e régiment d'infanterie territoriale fut également engagé
dans la bataille, notamment à Verdun. En ce qui concerne le 286
e RI de réserve, il était uniquement composé de soldats du Puy-en-Velay. Il a perdu 1 500 hommes
dans la plaine de Remières, en décembre 1914.
En Haute-Loire, une proportion importante d'agriculteurs figurait dans la population masculine en âge d'être mobilisée. Des agriculteurs largement majoritaires parmi les
victimes de la Première Guerre mondiale, devant les commerçants et ouvriers.
Pour l'arrondissement du Puy-en-Velay, les morts sont en effet à 82 % des agriculteurs. Pour l'arrondissement de Brioude, le chiffre est de 73 %, et pour l'arrondissement d'Yssingeaux, il
s'élève à 68 %.
article paru dans le quotidien Le Progrès du 10 novembre 2002