La composition du corps au départ est la suivante :
état nominatif des officiers :
5e bataillon
commandant du 5°
bataillon : chef de bataillon Brusset
médecin aide major : M Chalard
17e Cie | Cne de Marmier | sLt Escoffier | sLt Bouvet |
18e Cie | Cne Capitain | Lt Néant | sLt Huguenay |
19e Cie | Cne Godard | Lt Turlin | sLt Bollenot |
20e Cie | Cne Greiner | sLt Guillemin | Lt Valette |
6e bataillon
comandant du 6e bataillon : chef de bataillon Harmand
médecin aide major : M Lambert
21e Cie | Cne Huot | sLt Gazin | |
22e Cie | Cne Vilan | sLt Rabiet | sLt Bean |
23e Cie | Cne Ienn | sLt Tanton | sLt Gibas |
24e Cie | Cne de Foulleau | sLt Munier | sLt Breynaert |
nombre total | d'officiers | : | 36 |
de sous-officiers | : | 166 | |
de caporaux et soldats | : | 2038 | |
de chevaux | : | 126 |
Le régiment est mis en route en 2 échelons sur Châtel sur Moselle point de concentration, par voie ferrée.
Le 1er échelon composé de l'état major du régiment et du 5e bataillon quitte la gare d'Auxonne à 12h39 et arrive en gare de Darnieulle le même jour à 23h30.
Le 2nd échelon comprenant le 6e bataillon quitte la gare d'Auxonne à 18h19 et arrive en gare de Darnieulle le 10 août à 6h.
Les 2 détachements prennent possessions de leurs cantonnements de Châtel sur Moselle, le 10 août à 6h pour le premier échelon, à 17h pour le second. Le régiment fait partie des ENE du 8e Corps 1ère Armée.
Le régiment se porte de Châtel sur Remenoville. Départ de Châtel 4h. Arrivée à Remenoville 10h. Chaleur torride. Le régiment arriva très fatigué à Remenoville.
début du mois
Séjour à
Remenoville. Exercices de
service en campagne par compagnie. Le 210e
RI est rattaché à la 15e DI (ordre général
numéro 12).
En exécution de l'ordre général numéro 12, le 210e RI se porte de Remenoville sur Gerbeviller où il cantonne ce jour.
Le régiment, réserve de la 15e DI se porte à 2h sur Moyen, et de là, sur Vathiménil, Flin, Mesnil-Flin, puis traversant la forêt de Mandon se forme pour la nuit en bivouac à la sortie ouest d'Haillainville.
Le régiment rassemblé à 4h va se former au rassemblement à Ogéviller, puis de là, se porte sur St Martin, en passant par Herbéviller. De là il est incorporé dans une colonne formée de la 30e brigade et de 2 groupes d'artillerie de la 11e DI, et par Chazelles, Goudrexon, Autrepierre, Repaix franchît la frontière entre Goigney et Foulcrey et revient cantonner à Repaix à 20h.
Ils demeurent toute la journée sur ces emplacements et le régiment revient cantonner à Foulcrey à 18h.
Le régiment est maintenu à Foulcrey.
Hier, pour la première fois, les Allemands ont fait usage de leurs obusiers de campagne. Aujourd'hui le régiment s'est porté sur St Georges, Hertzing et Barchain et fait à l'est de ce village une grande halte qui se prolonge jusqu'à la tombée de la nuit; il se dirige ensuite sur Gondrexange où les cantonnements ne sont pris qu'à 22h et au milieu d'une grande confusion produite par les tranis.
Départ de Gondrexange à 4h. Le régiment se dirige par Hertzing, Xonaxange sur le mamelon de Hesse au nord-ouest duquel le régiment réserve de la 15e DI prend une position de rassemblement défilée des coups des obusiers allemands. Le soir bivouac sur place. A 23h le régiment se met en marche comme réserve de la 15e DI et escorte de ses convois sur Bebing, la ferme de Rinting, et la côte 321 d'où nous assistons à une attaque de nuit sur Langatte par la 29e brigade.
Le convoi est reporté à la ferme de Rinting puis, sous la pression des obusiers allemands dans le bois à l'ouest de la ferme.
La journée ayant été défavorable à la 15e DI le 210e RI (5e bataillon) occupe les abords nord de Kerprich aux Bois pour faciliter la retraite des éléments engagés. Le 6e bataillon était ce jour là à Hertzing de garde au QG de CA.
Le soir le 5e bataillon rentre à Héming et passe au sud du canal et dans un encombrement de tranis indescriptible gagne péniblement son cantonnement d'Higny où il arrive à 24h passée.
Le 5e bataillon se porte sur St Georges où il reçoit l'ordre d'occuper les tranchées face à Hertzing pour contraindre l'ennemi et protéger la retraite de la 15e DI.
Le 6e bataillon qui se trouve à Landange reçoit l'ordre du général de brigade d'attaquer le pont d'Hertzing et d'en interdire l'accès aux Allemands.
Compte-rendu du chef de
bataillon Harmand commandant le 6e bataillon :
officiers | tués | 4 | } | (compris le sous-lieutenant Violle élève de l'école forestière) | |
blessés | 3 | 7 | |||
disparus | ... |
sous-officiers | tués | ... | } | |
blessés | 21 | 31 | ||
disparus | 6 |
caporaux et soldats | tués | 2 | (1) | } |
blessés | 135 | 290 | ||
disparus | 153 |
(1) le nombre est certainement beaucoup plus élevé, beaucoup parmi les disparus doivent être comptés parmi les tués et les blessés
chevaux | tués 6 (5 compagnie hors rang, 1 chef du bataillon) |
mitrailleuses | 1 pièce, 1 culasse mobile et 1 trépied |
Le 21 août à Hertzing, le 6e bataillon du 210e RI exécutait son 1er exercice de combat. En effet, sauf quelques exercices de section, il n'avait pas été possible d'exécuter aucun exercice de bataillon ou de compagnie. Néanmoins, grâce à l'entrain et au dévouement de tous, toute l'action s'est déroulée absolument comme au cours des manoeuvres. J'ajouterai même qu'elle s'est faite avec plus de calme et de précision.
Les officiers et les sous-officiers ont largement accompli tout leur devoir et leur exemple a été suivi par les soldats tous réservistes. C'était un spectacle impressionnant et réconfortant que présentait le bataillon formé en front de combat bien en ordre, les hommes dans la main de leurs chefs, résistant à des forces très nombreuses, attaquant même à certains moments et ne se repliant qu'après plusieurs ordres successifs. Cette ardeur au combat et cette ténacité sont pleines de promesses pour l'avenir.
Observations diverses :
Le feu de l'infanterie allemande est ininterrompu et peu ajusté.
L'infanterie allemande
n'a pas recherché la décision par le combat à la
baïonnette.
Infanterie et artillerie
agissant en liaison permanente intime, étroite : il est vrai
qu'entre 9h et 12h, l'artillerie allemande pouvait le faire
librement puisque notre artillerie s'était repliée.
L'infanterie allemande ne
montrait aucun mordant, derrière des points d'appui,
tranchées
parfaitement dissimulées, elle a procédé par essaims
de formes irrégulières, lancées
de direction différentes, les tirailleurs à de grands
intervalles (chaînes claires de 3 à 4 pas) la ligne
augmentant de densité au fur et à mesure qu'ils
gagnaient du terrain en avant grâce aux renforts successifs et
à l'action convergente des essaims.
L'infanterie a plus de
métier, plus d'automatisme que d'entrain et d'initiative. La
compagnie de mitrailleuses agit par un feu simultané de ses 6
pièces.
Notre artillerie nous a
fait éprouver quelques pertes. C'est elle qui, je crois, a
couché sur le sol, ce que nous avons appelé "la
section des hommes morts", celle qui, le combat terminé
inspirait encore aux allemands une crainte suffisante pour les
empêcher d'avancer.
Sans nouvelle du
bataillon Harmand, le 5e bataillon avait cantonné à Huberviller. Dans la
soirée et dans la nuit, le 6e bataillon
rejoint diminué de 20% le 5e bataillon.
Ce midi, départ pour St Clément où cantonne le régiment.
La division se retire par une marche de 30km sur la ligne Damas aux Bois, Moriville où elle doit se fortifier et reprendre haleine. Le 210e RI cantonne à Moriville. La 19e compagnie, capitaine Godard, est dirigée sur Portieux pour garder les ponts de la Moselle.
Repos à Moriville.
16h00 – Prise d'armes. Le 210e RI se dirige sur Essey la Côte. L'offensive est reprise. Duel d'artillerie de 16h à 20h00 – Cantonnement d'alerte à Damas aux Bois.
Réveil à 3h. Marche sur St Boingt. Le 210e RI appuie une attaque du 134e RI sur Rozelieures et le bois de Réthimont. Au moment où le bataillon Brusset pénétrait dans Rozelieures, le 134e RI recule en désordre vers 9h, entraînant le 210e RI : les capitaines Capitain est blessé, de Marmier est tué ainsi que 2 officiers de réserves Valette et Escoffier. Une centaine d'hommes sont tués ou blessés. Le 210e RI est rallié à St Rémy pour en tenir les croupes. Le bataillon Harmand tient toute la journée dans le bois de Lalau et arrête avec l'appui d'un bataillon de chasseurs l'offensive ennemi. Le soir, bivouac, en avant de St Rémy dans les tranchées.
Le lieutenant-colonel Tisserand est nommé au commandement du 27e RI.
Le chef de bataillon Brusset est nommé au commandement du 210e RI.
Continuation de l'offensive sur Rozelieures et du bois de Réthimont. Le 210e RI est dirigé sur Essey la Côte. Vers 11h le bataillon Harmand reçoit l'ordre d'occuper les tranchées au nord du village : violent bombardement par les obusiers allemands. Le commandant Harmand est tué vers 16h, une vingtaine d'hommes sont tués ou blessés. Au 5e bataillon, vers 17h, un obus nous tue 9 hommes et en blesse 11. Le régiment se replie à 500m en arrière puis, à la nuit, vient cantonner à Essey la Côte.
Continuation de l'offensive sur le front Remenoville, Vallois, Moyen, Gerbeviller. L'ennemi recule sur Xafféviller, St Pierremont, Moyen. Le 210e RI se porte sur Vennezey en réserve de la 15e DI. Cantonnement à Essey la Côte.
L'ennemi reprend l'offensive sur Doncières, Roville aux Chênes. Cette offensive est arrêtée par la 16e DI. La 15e DI prend l'offensive sur le front Vallois, Magnières. Les Allemands reculent. Le 210e RI est placé en réserve au pont de Vennezey. Un détachement de 100 hommes et 3 officiers du dépôt rejoint le régiment pour remplacer les pertes. Comme il est trop considérable, on forme avec l'excédent (284 hommes et 1 adjudant-chef) un détachement chargé de déblayer et assainir le champ de bataille de Rozelieures. Le soir cantonnement à Vennezey.
Reprise de l'offensive qui se heurte à une position (Moyen, Domptail) très fortifiée et que l'on ne peut attaquer sans pièce de siège. Le 210e RI est placé en réserve sur les crêtes de Girivillers qu'il fortifie. Cantonnement à Girivillers et Essey.
Position défensive
organisée par le 210e RI au nord-est de Girivillers du 29
août au 3 septembre
Même situation pour l'ensemble de la division et le 210e RI.
Par ordre de ce jour, sont promus ou nommés sous-lieutenants à titre temporaire à compter du 1er septembre :
Armée d'active
Réserve
Par ordre numéro 1 et 2, le
chef de bataillon commandant le 210e RI nomme à la date du 1er
septembre 1914 :
Adjudants
Sergents majors
Même situation. Même cantonnement. Le régiment exécute des tranchées pour 2 bataillons sur les crêtes au nord-est de Girivillers à cheval sur la route de Mattexey et de Seranville, à gauche les ouvrages se relient à ceux du 70e bataillon de chasseurs sur les pentes sud du bois du Haut du Mont. A droite vers le bois de la Horne avec la 16e DI.