Les vieux Mâconnais auxquels j'ai le privilège - regrettable peut-être - d'appartenir n'ont pas oublié ce qui fit la joie, dans notre cité, de
leur enfance ou de leur adolescence : le 134e régiment d'infanterie.
Imaginez à la fin du siècle dernier une ville morte, aux rues presque toujours désertes sans aucun magasin
avenant pouvant en égayer la tristesse, mal pavées, aux trottoirs inégaux et bosselés, éclairées le soir de loin en
loin par de rares réverbères où tremblotait une flamme jaunâtre de gaz papillon, et vous réaliserez, insuffisamment encore, le tableau de la
préfecture de province qui est la nôtre aujourd'hui.
Pas de distractions, sauf, à l'occasion des foires du 20 mai et du 3 novembre, une profusion de baraques foraines aux enseignes
alléchantes et groupées en fer à cheval, sur 2 rangées, tout au long du quai Lamartine. Pas de cinémas, bien sûr ! Quelques rares
représentations dans l'admirable bonbonnière qui constituait le théâtre municipal, mais où seule la bourgeoisie se permettait d'assister. Rien ne
modifiait l'écoulement monotone des journées et des longues soirées d'hiver que l'animation apportée par notre régiment.
N'était-ce pas lui, en effet, qui à 17 heures déversait dans nos rues somnolentes tous les soldats se
traînant par petits groupes, à la mode de Courteline - capote bleue, pantalon rouge - et s'occupant jusqu'à 9 heures du soir à ne rien faire ?
N'était-ce pas lui dont le piquet se trouvait toujours le premier, avec sa pompe, sur les lieux de l'incendie annoncé
par la sonnerie lugubre du clairon et le roulement sinistre du tambour ?
N'était-ce pas lui qui tous les samedis soir nous procurait la réjouissance suprême de la retraite aux
flambeaux : quelques torches fumeuses, des lanternes vénitiennes étagées sur des cadres de
bois et s'enflammant, les unes après les autres, à la plus grande joie de la foule qui suivait la retraite,
pour arriver, réduites à quelques luminions ridicules, jusqu'à la place Saint-Pierre où la musique militaire donnait une aubade ou attaquait une vibrante
Marseillaise le jour des grandes fêtes ?
La musique militaire : c'est qu'en effet le 134e régiment d'infanterie possédait une remarquable phalange conduite par
un chef prestigieux pour l'époque, M. Servonnat, comptant parmi les premières de notre pays et dont certains de nos
amis - Maurice Lenormand, André Piat, Oberdoerffer - solistes d'alors, sont loin d'avoir oublier les succès.
Il faut dire que 2 fois par semaine, le dimanche et le jeudi après-midi, avait lieu sur le kiosque du quai Lamartine le
concert qui réunissait rituellement et à la fois les fidèles assistant religieusement et debout à
l'audition d'oeuvres variées et fort bien exécutées, et les promeneurs et badauds profitant
de l'unique et bihebdomadaire distraction qui leur était offerte pour venir bavarder, canne à la main.
On était fier, et à juste titre, en notre ville, de notre régiment - le 13-4, comme on l'appelait couramment
- dont les revues sensationnelles du 14 juillet et les fêtes annuelles à la caserne Duhesme faisaient vibrer
d'enthousiasme le coeur de tous les Mâconnais.
On était fier de notre régiment, jusqu'au jour où circula en ville une affligeante rumeur : le drapeau
avait été profané ! C'était l'aurore de la campagne antimilitariste, la triste
époque des fiches, et la consternation se lisait sur tous les visages. Un sergent même ne refusa-t-il pas
d'obéir, prétextant la fatigue, au cours d'une marche d'entraînement ? Et le général
ne fut-il pas ridiculisé par un hebdomadaire égrillard ?
Ce fut un coup très douloureux pour les Mâconnais.
Après les mutations nécessaires dans le cadre des officiers supérieurs, le calme revint et avec lui la faveur
et l'affection, jusqu'au 2 août 1914, date tragique de la déclaration de la guerre à la France par
l'Allemagne. Aucun de nous, les anciens, ne peut oublier les mémorables instants qui suivirent cette douloureuse
journée et le départ de nos troupes pour la Lorraine.
Sous les ordres du colonel Perrin (peut-on lire dans une plaquette éditée en 1920 par l'imprimerie Protat et constituant l'historique du régiment) le 134e dont la mobilisation s'est effectuée dans un ordre parfait et au milieu d'un enthousiasme remarquable, embarque à Mâcon dans la soirée du 5 août 1914. Tous sentent que l'heure est venue où va se jouer la destinée de la France, et c'est avec l'élan de la foi patriotique la plus ardente qu'au départ des trains les emmenant vers la frontière ceux qui vont se battre chantent la Marseillaise, et s'écrie
à Berlin !
De fait tout se passait, au front, comme il était prévu : nos troupes avançaient, pleines
d'entrain, en pays ennemi sans y trouver de résistance. Le dimanche 8 août, elles entraient triomphalement à
Mulhouse et les officiers, en gants blancs, à la tête de leurs hommes, faisait hisser sur tous les monuments
publics notre drapeau. Trois semaines presque se passèrent dans le délire : on ne voyait
même pas l'ennemi reculant devant nous, quand, le 21 août, les communiqués enthousiastes
changèrent de ton, devinrent plus laconiques, incompréhensibles même pour l'arrière.
Notre sol était envahi ; on reculait !
Dans les hôpitaux vides jusqu'alors, aménagés dans les établissements
scolaires de la ville par la Croix-Rouge ou l'administration militaire, on vit alors arriver le premier blessé, le capitaine
Grillet, stupéfait lui-même, ne pouvant donner aucune explication plausible des événements, et
aussitôt après, une avalanche de grands blessés, tristes, minables, presque
hébétés, envahit à plein toutes les disponibilités prévues.
Le recul, soit, mais momentané. La défaite, jamais !
Cependant, dans le désarroi des esprits, un nom était chuchoté : Rozelieures ! Il
paraîtrait que notre régiment, notre cher régiment, aurait été
décimé et aurait perdu les trois quarts de ses effectifs, soldats et officiers, en combattant sans doute, mais surtout
en reculant : il aurait lâché pied et fuit en débandade... quelques unités montées
avaient dû houspiller les fuyards !
Jamais le coeur des Mâconnais ne ressentit plus cruelle torture : une tristesse immense accrue d'un chagrin plus poignant
encore : le déshonneur. Et de fait, cette impression persista longtemps, entretenue par les dires de régiments
voisins, soulignée même par plusieurs articles de presse, notamment par un grand écrivain de
l'époque, Maurice Barrès, dans l'Echo de Paris.
La guerre s'éternisait. Le 134e régiment d'infanterie se battit brillamment au cours des longues
années à venir, se couvrit même de gloire - nous le verrons tout à l'heure - mais rien
n'effaçait le souvenir tragique, le nom que l'on osait à peine évoquer : Rozelieures
! Ce malaise était si évident que, dans la plaquette évoquée au début de ces
pages, nous lisons l'espoir que l'histoire approfondie du combat de Rozelieures saurait bientôt, à n'en pas douter,
faire rendre au 134e la part glorieuse et capitale qu'il a joué dans cette important affaire
.
Comme tous, j'avais sur ce sujet une impression très vague, ne pouvant s'affranchir d'un triste souvenir, quand le hasard d'une
rencontre avec le colonel Drussel, alors capitaine au 134e RI, me permit, par des documents irréfutables, d'avoir une opinion
toute différente et de faire, avec le recul du temps, le point sur la véridique histoire de notre régiment.
Dans une lettre adressée le 20 septembre 1917 à Maurice Barrès, le colonel Drussel soulève avec
une douloureuse surprise les nombreuses inexactitudes de ses articles, lui demandant avec insistance de relever les erreurs que, de bonne foi
ou mal renseigné, il avait pu commettre. Dans ce précieux document, après la relation détaillée de l'action non seulement
défensive mais agressive du 134e RI pendant les journées des 23 et 24 août, le colonel Drussel fait le récit dramatique et poignant de cette fameuse
bataille de Rozelieures.
Pour ne pas en dénaturer la soucieuse exactitude et les sublimes épisodes, je ne puis mieux faire que d'en reproduire intégralement les termes.
L'ennemi est signalé à Rozelieures dont il occupe le village ; on s'attend à attaquer la nuit. Nos hommes ne dorment pas et ils ont baïonnette au canon. La nuit est noire ; afin de se reconnaître dans un corps à corps, le commandant Porteret fait mettre les mouchoirs blancs autour du cou et relever les manches afin d'apercevoir dans la nuit la doublure des capotes. Le bataillon est en formation d'attaque, il n'est pas ravitaillé.
Le 25 août, au petit jour - il pouvait être 3 heures - les 1er et 3e bataillons se portent sur Rozelieures, le 2e descend les pentes de la côte d'Essey, traverse l'Euron au pont de St-Boingt et suit la rive gauche de cet rivière. Arrivé au sud du village, le 134e est accueilli par un feu nourri de mousqueterie et de mitrailleuses, provenant de tranchées construites la nuit par les Allemands à l'est de Rozelieures.
Le 1er bataillon traverse l'Euron et attaque Rozelieures, le 2e bataillon passe la rivière par compagnie, le 3e suit également. Le colonel Perrin, du 134e pénètre dans Rozelieures en même temps que ses bataillons.
Le 1er bataillon arrive dans la région de l'église (commandant Cottin) ; le capitaine Durand, de la 2e compagnie, est tué ; le 2e bataillon, pris en flanc, peut progresser grâce à l'appui de sa section de mitrailleuses (lieutenant Rouget) qui, installée au nord du pont, neutralise le feu de l'ennemi.
Que dire de cet assaut ? Ce fut sublime ; il reste dans mes yeux comme une chose magnifique. Rozelieures est enlevé à la baïonnette rien que par l'infanterie et dépassé en moins d'une demi-heure. Le mouvement s'est accompli comme aux grandes manoeuvres.
Mais les batteries de Borville (division de gauche, 74e ou division de cavalerie) ouvrent le feu sur le village du Rozelieures au moment même où le 134e y arrivait ; des fractions mêmes l'avaient dépassé. Elles y causent des pertes. Ce tir de nos batteries produit évidemment en même temps que de la stupeur, un moment d'arrêt. Le régiment continue néanmoins, après le tir de notre artillerie, à déboucher au nord de Rozelieures, poursuivant les Allemands qui lachaient le village.
Le 210e (et non le 310e), qui devait appuyer cette attaque à la gauche de 134e perd du temps à la traversée de l'Euron, ruisseau fangeux et profond où les hommes, à certains endroits, avaient de l'eau jusqu'au cou ; il est en retard, le flanc gauche du 134e est découvert. Une violente contre-attaque allemande débouche de la direction de Morivillers par le ravin ouest de la cote 341 dans le flanc du 134e emporté par son élan et sa fougue. Il la subit sans faiblir, mais non sans pertes. Elles étaient sévères. Qu'il me suffise de dire que la 3e compagnie à 133 pertes ce jour-là, et que des sections ont chargé plusieurs fois à la baïonnette dans de furieux corps à corps.
Rozelieures était dépassé, on se battait dans les vergers, au-delà même de la Chapelle Sainte-Barbe (nord-est du village) mais le 134e était seul : le 210e n'arrivait pas.
Alors le commandant Bergot, chef d'état-major de la 15e division d'infanterie, arrive en auto à Rozelieures ; il donne l'ordre de se replier sur le bois Lalau. Cet ordre est très discuté : le lieutenant Rouget, tué plus tard, l'affirme dans son magnifique carnet de campagne et dans les lettres écrites à sa femme. C'est donc par ordre et bien à regret que le 134e s'est replié. Il n'appartient à personne de dire qu'il a fléchi.
Il pouvait être 8 heures. La lutte durait depuis 4 heures ; les hommes étaient à court de munitions, le réapprovisionnement s'était fait sur les morts et
les blessés. Ils n'avaient rien mangé depuis l'assaut du matin de la veille.
Le repli s'exécuta en ordre parfait, en ligne de sections ; on se retourne à chaque bout pour tirer ; on rompt le combat
comme à la manoeuvre ; mais la traversée de l'Euron est pénible. Des blessés s'y noient.
L'artillerie lourde allemande arrosait les prairies de l'Euron : les gros noirs
tombaient partout, faisant tourbillonner
des section entières. Il s'en est suivi fatalement un peu de désordre. Il ne pouvait pas en être autrement,
pour des hommes privés d'une partie de leurs cadres et qui sentaient qu'il aurait mieux valu les laisser continuer la lutte et la renfocrer.
Quoi qu'il en soit, le régiment, ou plutôt ce qu'il en restait, était rassemblé à midi ; et le colonne Perrin - toujours d'une bravoure excessive, il ne
pouvait jamais décider à rester à sa place de chef de régiment - rendait compte que son régiment était près à
reprendre sa place dans la bataille
.
Voici un autre document qui vise, lui aussi, la tenue du 134e à Rozelieures. C'est une note confidentielle émanant une haute personnalité militaire, le
général de Castelli, commandant à l'époque du 8e Corps d'Armée. Cette attestation suffirait à elle seule à prouver que l'article de
Maurice Barrès du 18 septembre 1917 aurait sérieusement besoin d'être revu et complété par d'autres témoignages que
ceux sur lesquels il s'est basé. Voici cette note.
Au QG de Saint-Michel, le 18 septembre 1914. Le général de Castelli, commandant le 8e corps d'armée, à Monsieur le générl commandant la 15e division d'infanterie de Saint-Michel.
J'ai l'honneur de vous accuser réception des rapports que vous m'avez transmis le 18 septembre courant au sujet du combat de Rozelieures, livré le 25 août par le 134e régiment d'infanterie, rapports dont je viens de prendre connaissance. Veuillez dire de ma part au colonel commandant ce régiment que, si des appréciations défavorables et toujours très vagues ont été portées sur le compte du 134e à la suite de cette journée, je ne leur ai jamais accordé crédits. Les pertes subies le 25 août par le régiment prouvent qu'il s'est porté résolument contre l'objectif qu'il avait reçu. J'ai toute confiance dans le 134e et dans l'énergie de son chef pour les prochaines rencontres, où le régiment prendra certainement sa revanche de sa journée de Rozelieures.
Signé : général de Castelli.
La valeur de ces précieux documents, émanant de témoins directs et actifs de la bataille, suffirait à elle seule à rétablir la vérité. Mais il me paraît particulièrement intéressant d'y ajouter un rapport du colonel Fouin, ex-chef de bataillon du 134e RI, d'où il me semble résulter indiscutablement que le destin tragique du régiment soit dû à un compte ordre parvenu trop tard et causant la ruine de notre splendide unité.
Depuis longtemps nous espérions voir déboucher de St Boingt le 210e régiment d'infanterie qui devait, d'après les ordres, étayer à gauche l'attaque du 134e sur Rozelieures et couvrir ce régiment vers l'ouest. Mais le 210e n'arrivait pas... Pourquoi ? Je l'ignore et ce n'est pas un mois de répondre à la question. Mais il faut à la vérité reconnaître que la traversée de St Boingt et de ses abords, écrasés sans arrêt par l'artillerie lourde allemande, n'était pas chose facile, de sorte que le 210e a très bien pu y mettre plus de temps qu'on ne l'avait calculé en au lieu.
Quoi qu'il en soit, vers 8 heures, à défaut de 210e nous vîmes tout à coup arriver en trombe, venant de St Boingt, une auto découverte dans laquelle se trouvait le chef d'état-major de la 15e division d'infanterie, le commandant Bergot en personne et seul. Je courus aussitôt au commandant qui me faisait signe et qui me demanda :Où est le colonel Perrin ?Dans Rozelieures, répondis-je, et comme le commandant s'apprêtait à continuer d'avancer, j'ajoutai :Si vous avez un ordre pour lui, donnez-le moi, j'ai nos cyclistes. -Non, me dit-il, je veux le voir moi-même, c'est pressé. Et l'auto démarra aussitôt, traversa à plein gaz le pont sur l'Euron et disparu dans le village.
Quelques instants plus tard, le commandant Bergot revenait, toujours à la même allure, et retournait vers St Boingt. Il passa près de moi sans s'arrêter, ni même s'occuper du général Granjean qui n'avait pas bougé de place.
Qu'avait bien pu dire le commandant Bergot au colonel Perrin ?... sinon que le 134e ne pouvait être soutenu comme on l'avait escompté, qu'il risquait d'être tourné sur sa gauche, et qu'en conséquence, il fallait tenter coûte que coûte de se dégager pendant qu'on pouvait encore le faire.
Cet ordre verbal de repli fut très discuté par la suite. Mais qu'il ai été donné ou non par la division, peu importe : il arrivait trop tard pour être pratiquement exécutable. On ne décroche pas (en plein jour et surtout quand on est pressé par le temps) 3 bataillons aux prises avec l'ennemi et disséminés dans le paysage sans subir de fortes pertes. Et quand, par surcroît, le terrain de repli se trouve, comme à Rozelieures, sous les vues dominantes de l'ennemi, avec un ruisseau fangeux à traverser, des cadres plus que décimés, des cartouchières vides et une artillerie adverse en pleine action, alors le repli tourne au désastre, et c'est pourquoi le 134e victorieux et plein d'allant jusqu'à 8 heures du matin le 25 août 1914, laissa ce même jour, en quelques heures, plus de 1300 hommes et 15 officiers sur les rives de l'Euron, où ils reposent encore aujourd'hui.
Voilà l'histoire, la véridique histoire du 134e régiment d'infanterie.
Il n'en pouvait être autrement, car les enfants de la Bourgogne sont fiers et ne craignent pas le danger. Ils l'ont
prouvé à Rozelieures, ils l'ont prouvé pendant toute la guerre de 1914-18, et la
véracité de cette assertion est confirmée par la plus autre récompense qu'allait
recevoir le régiment de ses héroïques et victorieux efforts.
Le maréchal de France, Philippe Pétain, cite à l'ordre de l'armée le 134e régiment d'infanterie, ce très beau
régiment qui a toujours attaqué et résisté avec un superbe allant et une parfaite endurance.
C'est la Fourragère ! Dans Paris, le général Arbanère, commandant de la 15e division, l'accroche au drapeau.
Que l'on excuse de m'être un peu appesanti sur des faits et des souvenirs intéressant sur tous les anciens qui
ont vécu ces heures tragiques. Mais il m'est apparu nécessaire de porter à la connaissance de nos
concitoyens des documents qui sont peut-être trop oubliés dans les archives de nos états-majors. Il
m'est apparu nécessaire surtout de dire très haut aux fils, aux parents des glorieux disparus que leurs pères,
leurs aînés n'ont jamais failli à l'honneur, que leur sacrifice n'a pas été vain et
que c'est de leur sang qu'ils ont payé la victoire de la France.