Constitution de l'Arme du Génie en 1914
D'après la loi du 15 avril 1914, le Génie devait comprendre :
- 9 régiments et 5 bataillons formant Corps de sapeurs-mineurs,
- 1 régiment de chemin de fer (5e régiment),
- 1 régiment de télégraphistes (8e régiment).
Le principe de la numérotation des bataillons en une série unique, ne fut maintenu que pour les sapeurs-mineurs ; les
bataillons du régiment de chemin de fer et du régiment de télégraphistes (ce dernier porté à 4
bataillons), étaient numérotés par Corps.
La composition des régiments et des bataillons de sapeurs-mineurs étaient alors la suivante :
- 1er régiment - Versailles (en avril 1917, la création temporaire du 21e régiment du génie eut pour but de répartir les unités du 1er régiment en deux groupes ; mais, par la suite, il y eut des modifications, certaines compagnies ont compté aux deux régiments : il en résulte qu'il est difficile de séparer les deux subdivisions du 1er et du 21e régiments du génie) :
- 4e bataillon,
- 5e bataillon,
- 22e bataillon (rattaché au Corps Colonial) : compagnies lance-flammes (schilt), compagnies de gaz (Z),
- 31e bataillon : compagnies de gaz,
- 32e bataillon : compagnies de gaz,
- 33e bataillon : compagnies de gaz,
- 34e bataillon : compagnies de gaz,
- 40e bataillon : compagnies lance-flammes.
- 2e régiment - Montpellier :
- 16e bataillon,
- 17e bataillon,
- 18e bataillon,
- 5 compagnies du Maroc.
- 6 autres compagnies,
- Génie d'étapes (5 compagnies et 1 section).
- 3e régiment - Arras :
- 1er bataillon,
- 2e bataillon,
- 3e bataillon.
- 4e régiment - Grenoble, caserne Dode :
- 8e bataillon,
- 13e bataillon,
- 14e bataillon.
- 6e régiment - Angers, caserne Eblé :
- 9e bataillon,
- 10e bataillon,
- 11e bataillon,
- 12e bataillon.
- 7e régiment - Avignon, caserne d'Hautpoul :
- 15e bataillon,
- 23e bataillon (Pontonniers),
- 24e bataillon (Pontonniers).
- 8e régiment - Rueil, Mont Valérien :
- 9e régiment - Verdun :
- 6e bataillon,
- 25e bataillon (pour la place de Verdun),
- 7 autres compagnies.
- 10e régiment - Toul :
- 20e bataillon,
- 26e bataillon (pour la place de Toul),
- 11e régiment - Épinal :
- 20e bataillon,
- 26e bataillon (pour la place d'Épinal).
- 7e bataillon formant Corps à Besançon,
- 19e bataillon formant Corps à Hussein-Dey (Algérie),
- 28e bataillon formant Corps à Belfort,
- 29e bataillon forme Corps à Bizerte (Tunisie),
- 34e bataillon forme Corps,
- un 5e bataillon formant Corps, devait être constitué avec les troupes du Génie du Maroc, mais ce bataillon ne fut créé qu'en 1919.
Réapparition de certaines spécialités et apparition de nouvelles
Pontonniers
Lorsqu'en 1894, les régiments d'Artillerie-Pontonniers avait été dissous et que l'arme du Génie avait enfin
acquis la construction des ponts flottants qu'elle réclamait depuis si longtemps, elle ne voulut pas recréer une
spécialité Pontonnier à l'intérieur du Génie.
Mais en 1914, le Génie se décida à recréer 2 bataillons de Pontonniers, le 23
e et le 24
e au 7
e régiment de l'Arme.
La compagnie 24/1 fut citée à l'ordre du Corps d'Armée à 1917, pour la construction d'un pont de bateaux
sur le front de Verdun (passage de la Meuse à Talou).
La compagnie 24/3 fut citée à l'ordre de l'Armée en 1917, pour avoir construit 2 ponts lourds dans des conditions
particulièrement difficiles.
Ces 2 compagnies eurent enfin le mérite et l'honneur de construire, en décembre 1918, le premier pont de bateaux sur le
Rhin, dans la région de Mayence.
Sully, le grand ministre d'Henri IV, a été le véritable créateur de l'arme du Génie.
Pendant de longues années, ce dernier ne se composa que d'un certain nombre d'officiers-ingénieurs pris dans
l'infanterie. Vauban n'était-il pas capitaine au régiment de Picardie ! En 1793, le corps est
organisé à 12 bataillons de Sapeurs et 6 de Mineurs. Sous l'Empire on compte 8 bataillons de l'un et 2 de l'autre,
tandis que l'on forme un bataillon du Train. Actuellement, nous avons 4 régiments de Sapeurs-mineurs résidant
à Versailles, Montpellier, Arras et Grenoble. Un 5
e régiment dit des
Chemins de fer a sa
portion principale à Versailles. Les 6
e et 7
e régiments dits Pontonniers ont
été constitués à Angers et à Avignon en 1894. enfin, un groupe comprenant les Aviateurs
militaires vient d'être créé avec points d'attache à Meudon, Issy, Bétheny, Mourmelon et Sissonne.
Henri Le Pointe
Ponts Lourds
Les premières formations de ponts lourds furent constituées en décembre 1914, sous le nom d'équipe
du Génie Maritime, ce qui rappelle à notre souvenir le glorieux rôle des ouvriers de la Marine pour la construction
des ponts sous le 1
er Empire.
Au mois d'août 1916, elles furent transformées en Compagnies du Génie Maritime rattachées au 3
e
régiment du Génie, et prirent au 1
er janvier 1920, la dénomination de Compagnies de ponts-lourds. Elles furent
alors intégrées au 7
e régiment du Génie.
La compagnie GM/3 fut citée à l'ordre du Corps d'Armée lors de l'offensive des Flandres de 1917.
Mineurs et autres spécialités
Pendant la guerre 1914-1918, les compagnies spécialisées augmentèrent dans de grandes proportions ; on créa des
compagnies spéciales de mineurs, appelées M.D. (Mascard - Dessolier), noms des inventeurs de l'élévateur que ces
unités desservaient ; des compagnies d'électriciens, de radio télégraphistes, de cantonniers, de tomberaux, du
Service des Eaux, de cimentiers, de navigation, de monteurs de baraques.
On créa 2 bataillons de lance-flammes qui, appartenant au Génie, prirent les n° 33 et 34.
Le 1
er régiment auquel était affectées la plus grande partie de ces spécialités, avait dû
être dédoublé pour former, surtout du point de vue administratif, un 21
e régiment qui fut dissous à
la fin de la Campagne.
Sapeurs de chemin de fer
Le 5
e régiment du Génie vit pendant la guerre 1914-1918, ses effectifs s'élevér peu à peu à 85
compagnies, groupant 450 officiers et 21500 hommes. En 1918, ils avaient reconstruit 7000 km de voies ferrées, 4500
mètres de pont et 4000 mètres d'estacade.
Historique de la Guerre 1914-1918
Nombreux sont les brillants faits d'armes du Génie pendant la Guerre 1914-1918.
On ne peut les résumer que dans les inscriptions aux drapeaux des Régiments du Génie :
- 1914
- Lorraine - 7e et 10e RG
- La Marne - 1er et 6e RG
- 1915
- Champagne - 1er, 2e 4e 5e et 7e RG
- Bois le Prêtre - 10e RG
- Artois - 10e RG
- Notre-Dame de Lorette - 11e RG
- Dardanelles - 2e RG
- 1916
- Verdun - 2e 3e 4e 5e 6e 7e 9e 10e 11e 15e et 19e RG
- La Somme - 2e 3e 5e 7e 9e et 15e RG
- 1917
- L'Aisne - 2e 3e 5e 6e et 9e RG
- La Malmaison - 19e RG
- 1918
- Champagne - 1er, 4e et 6e RG
- Noyon - 2e RG
- L'Aisne - 4e et 11e RG
- L'Oise - 9e RG
- La Somme - 15e RG
- Sommepy - 11e RG
- Flandres - 3e RG
- Belgique - 4e RG
La section de sapeurs indigènes de l'AOF pris part à la conquête du Cameroun (1915), et notamment au combat de
l'Epoupouqui qui fut particulièrement dur.