16e Régiment d'Infanterie


Distinctions

Noms de batailles inscrits au Drapeau :
Hohenlinden 1800.
Wagram 1809.
Sagonte 1811.
Zaatcha 1849.
Lorraine 1914.
Verdun 1916-1917.
Tardenois 1918.
L'Aisne 1918.
écrite en avril 1904

Drapeau décoré de la Croix de Guerre 1914-1918 avec :
3 palmes pour 3 citations à l'ordre de l'Armée.

Les 20 et 21 août 1917, sous les ordres du lieutenant colonel Colombat, a enlevé brillamment et d'un seul élan les objectifs qui lui étaient assignés. Sans souci des pertes, des bombardements et des nappes de gaz, a réduit tous les nids de mitrailleuses, a capturé 260 prisonniers dont 9 officiers, a ramené 10 mitrailleuses et un canon de tranchée. À rejeter 5 contre-attaques en faisant encore des prisonniers et a maintenu toutes ses positions.

Décision du général commandant en chef du 19 septembre 1917.
Ordre général n° 900, du 20 septembre 1917, 2e armée.

Régiment qui s'est déjà maintes fois signalé au cours de la campagne. Le 29 juillet 1918, sous les ordres du lieutenant colonel Colombat, avec un magnifique esprit d'abnégation et une ardent foi patriotique, s'est porté sous un bombardement d'une extrême violence, à l'attaque du village de Grand-Rozoy, dont il s'est emparé de haute lutte, après avoir bousculé l'ennemi sur une profondeur de plus de 2 km, capturant ou détruisant de tous les nids de mitrailleuses et refoulant l'adversaire au-delà d'une ligne de tranchées et de réseaux fortement défendue. S'est maintenu sur ses positions, malgré de nombreuses et très violentes contre-attaques menées jusqu'à la nuit par des troupes de la Garde dont il n'a pu briser l'élan que par des luttes corps à corps. Le 1er août 1918, chargé de couvrir le flanc gauche de 2 divisions a réalisé sa mission avec succès, contribuant ainsi à la retraite de l'ennemi, auquel une de ses patrouilles a enlevé toute une batterie de 77. Le 3 août au matin, après avoir marché toute la nuit a atteint les objectifs qui lui avaient été assignés, dans le minimum de temps et malgré de violents tirs de barrage. Au cours de ces opeacute;rations, a pris à l'ennemi : 220 prisonniers, 40 mitrailleuses lourdes, 50 mitrailleuses légères, 4 canons de 77, 6 minenwerfers et 2 dépôts de munitions.

Décision du général commandant en chef du 20 août 1918

Fourragère aux couleurs de la Médaille Militaire 1914-1918 (jaune) :
3 citations à l'ordre de l'Armée.

Texte accompagnant l'attribution de la fourragère :

Régiment animé d'un bel esprit de sacrifice, ayant un profond sentiment du devoir et d'ardente volonté de vaincre. Sous les commandements successifs du chef de bataillon Renaud d'Avesnes des Meloizes et du lieutenant-colonel Colombat, et au lendemain d'un brillant succès lui ayant occasionné de lourdes pertes, poursuivi avec une grande ténacité et un mordant remarquable la conquête de tous ses objectifs sur une profondeur de 15 km, a franchi 2 rivières sous le feu des mitrailleuses et sous de violents bombardements, a repris 2 villages. À contribuer à l'enlèvement du centre de Braine, à la reprise de la tête de pont très importante de Vailly ; quelques heures avant d'être retiré de la bataille, a brillamment enlevé le village d'Ostel, très solidement défendu par des mitrailleuses.

La fourragère au 16e régiment d'infanterie.

Dans la guerre actuelle, l'assaut n'est plus la conclusion décisive du combat. Avoir réussi dans l'attaque ne suffit pas. Il faut, sitôt la position conquise, l'organiser et se préparait à y subir victorieusement les contre-attaques inévitables de l'ennemi. Et ainsi le rôle du fantassin apparaît comme singulièrement dur et glorieux. Prendre n'est rien, si l'on ne conserve pas.
Les exploits qui ont valu au 16e régiment d'infanterie les honneurs de la fourragère manifestent de la façon la plus éclatante combien nos soldats ont été à la hauteur de leur double tâche : conquérir, maintenir.
Nous voici à Verdun, en août 1917. Il s'agit de reprendre les défenses avancées de la ville inviolée et de refouler l'ennemi toujours plus loin. Pour sa part le 16e régiment d'infanterie doit s'emparer du bois de l'est d'Avocourt ou du moins de la position jadis ombragée, aujourd'hui signaléese par quelques troncs déchiquetés, théâtre de tant de combats héroïques. La partie n'est pas aisée, car l'ennemi ne renonce pas facilement à s'éloigner de la Porte de France et il semble bien décidé à s'agripper au sol avec énergiese.
Dès la relève, le 19 août au soir, le 16e régiment d'infanterie se trouve pris sous les rafales des obus toxiques. Les pertes subies n'arrêtent pas le régiment qui se rassemble, en ordre parfait, pour l'attaque. Le 20, à 4 h 40, il s'élançe à l'assaut et avec un courage magnifique parvient à s'emparer de 2 lignes allemandes au bout de 2 heures de lutte. Mais l'Allemand ne se tient pas pour battu. Depuis la matinée du 20 jusqu'à celle du 21, il ne lance pas moins de 5 contre-attaques avec la préparation d'artillerie habituelle. Un instant notre ligne fléchit un peu. Mais simplement parce que nos braves grenadiers sont à court de munitions. Bientôt les réserves arrivent et tous nos biens sont maintenus intégralement. Certes, ces âpres combats nous ont coûté des pertes douloureuses, mais, en fin de compte, le 16e régiment d'infanterie peut montrer, à son actif, 2 lignes enlevées, 263 prisonniers dont 9 officiers, 10 mitrailleuses, 4 minens et un butin considérable. Il a rempli avec vaillance la mission qui lui avait été confiée.
Il va se surpasser aux combats de juillet-août 1918. L'ennemi a transformé le village de Grand-Rozoy et ses abords en un centre de résistance de premier ordre auquel il tient beaucoup. Au 16e régiment d'infanterie de le lui enlever ! Malgré les feux meurtriers des mitrailleuses, le régiment atteint tous les objectifs et dès lors, ni contre-attaques, ni obus toxiques, ni bombardements violents ne parviennent à le déloger. Depuis l'aube en lutte. Mais la fatigue ne peut vaincre la vigueur des troupes valeureuses. Aussi lorsqu'à la fin de l'après-midi, l'ennemi essaie encore de s'infiltrer dans le village, une charge à la baïonnette fait rapidement place nette.
Et le 1er août, on repart pour l'attaque au-delà du Grand-Rozoy il l'on réussit, sans trop jamais perdre la liaison avec les voisins de combat.
Dans la nuit du 2, à peine regroupé à Bougneux, le 16e régiment d'infanterie répond un nouvel appel. Marche de nuit, sous la pluie, en pays inconnu, à l'arrivée, à Guiry-Housse, ordre de s'établir de manière à protéger le passage de la Vesle que doivent effectuer d'autres éléments. Durant 2 jours, le 16e régiment d'infanterie supporte, sans faiblir, un bombardement ininterrompu, souvent par obus toxiques. Ses vaillants ne se retirent que lorsque la relève a été assurée. Ils ont ramené 220 prisonniers, 90 mitrailleuses, 6 minens. Bien plus : une patrouille conduite par le caporal Trefond s'est emparé de 4 canons de 77.
Pareil mépris de fatigues énormes, des pires dangers, pareil succès ne pouvaient pas tomber dans l'oubli. Le livre d'or du 16e régiment d'infanterie contiendra une longue liste de braves tombés pour la France, mais il offre aussi à la postérité, l'histoire inoubliable d'exploits peu communs qui honorent, avec le Drapeau du Rrégiment, la Patrie elle-même. À Verdun, au Grand-Rozoy, à Guiry-Housse, le 16e régiment d'infanterie a scellé de son sang sa gloire et la libération du pays.