LA
GRANDE
GUERRE
HISTORIQUE
DU
109e
REGIMENT D'INFANTERIE
TERRITORIALE
1914
- 1918
BERGERAC
IMPRIMERIE
GENERALE DU SUD-OUEST (J. CASTANET)
Place
des Deux-Conils
1921
Mobilisation
2
août
1914 - A l'appel de la mobilisation, la France s'agite,
véritable fourmilière, tout homme valide quitte
ses
champs, ses travaux, sa famille, sou foyer pour répondre
«
Présent ».
Le 109
e Régiment
territorial va naître pour prendre part à la lutte
héroïque qui va commencer.
Dès
le lendemain, à la gare de Vienne, les trains se suivent
sans
discontinuer, déversent leur contenu qui se
précipite
à la caserne Rambaud, où
déjà tout est
prêt pour le recevoir.
Les opérations
de la
mobilisation se poursuivent dans le plus grand ordre; les
détails, minutieusement réglés
à l'avance
s'exécutent au milieu du calme le plus parfait.
Le
4 août dans l'après-midi, les unités
sont passées en revue prêtes au départ.
Le
5 août, à 2h 20 et 2h 40 du matin, sous le
commandement du Lieutenant-Colonel Collard, la portion principale
composée des 1
er et 2
e Bataillons s'embarque en deux trains,
elle est dirigée sur Briançon pour faire partie
de ce
camp retranché, sentinelle des Alpes. Elle
débarque le
lendemain matin et prend ses cantonnements à Saint-Martin de
Queyrières et à Presles.
Le
3
e
Bataillon sous les ordres du Commandant Gonin, s'embarque lui aussi et
est dirigé sur Lyon, pour faire partie de la
défense
mobile de cette place. Première unité
mobilisée,
défilant dans cette ville,
précédée de la
musique du 99
e RI. Il soulève l'enthousiasme et
émerveille la population par son attitude mâle et
sa tenue
parfaite. Il prend ses cantonnements an groupe scolaire de Saint-Just,
au fort de Loyasse et au fortin de Vaise.
Pendant plus d'un
mois et demi, les deux détachements vont s'instruire et
poursuivre leur entraînement.
L'invasion allemande
est aux portes de Paris, mais la victoire de la Marne sauve la
capitale, l'ennemi bat en retraite.
Il
s'accrochera ensuite au terrain pour s'y blottir, s'y retrancher et
transformer la guerre de mouvement du début en une lutte de
position, une guerre de tranchées, meurtrière
d'une
longueur démesurée.
Les pertes ont
été
grandes dans l'armée française, il faut combler
les vides
et le Commandement fait appel aux troupes territoriales Le premier
prélèvement a lieu le 15 septembre chaque
bataillon forme
une compagnie complète, qui est dirigée sur le
dépôt du 99
e.
Le 28 septembre, la
portion principale
de Briançon quitte ses cantonnements pour être
transportée par voie ferrée sur Meximieux. Le 3
e
Bataillon quitte Lyon, le 29 septembre et, en deux étapes
arrive
lui aussi à Meximieux. Le 109
e est rassemblé en
entier
pour constituer l'un des éléments d'une division
territoriale.
Pendant une semaine, il se prépare
et
manœuvre, mais le Commandement a besoin des unités
de
cette division, avant qu'elle ne soit toute constituée, et
celles qui sont prêtes vont partir pour le front.
Les
5 et 6 octobre, le Régiment s'embarque en 3 trains
à Meximieux.
Sur le front
Champagne
C'est
dans cette région, dans sa partie appelée
pouilleuse que
le Régiment est appelé à recevoir le
baptême
du feu.
Villages espacés, en partie
déjà
détruits, vallonnements monotones parsemés de
bois de
pins, végétation pauvre, terrain crayeux, telle
est la
caractéristique de cette partie du front.
Le 109
e
débarque le 7 octobre à Givry en Argone. Dans le
lointain
le canon gronde, les visages sont graves et recueillis; chacun sent la
grandeur du devoir sacré qu'il va accomplir.
Le 9
octobre, le Régiment est à Somme-Suippes, Cabane
et Puits, Somme-Tourbe Laval sur Tourbe.
Du
13 au 18 octobre, les 1
er et 2
e Bataillons sont à Mourmelon
et
Wadenay, l'Etal-Major et le 3
e Bataillon sont à Suippes. Le
Régiment mis à la disposition du 17
e Corps
revient
à Somme-Suippes, Cabane et Puits, Somme-Tourbe, Laval sur
Tourbe
et Wargemoulin.
Dans les secteurs des 33
e et 34
e Divisions,
il va
s'accoutumer au feu et s'aguerrir en occupant les lignes par compagnies
d'abord, par bataillons entiers ensuite. Côte à
côte
avec les régiments actifs, intercalé parmi eux,
il
assurera la garde des tranchées attentif et vigilant
derrière le créneau, il guettera le Boche, tout
en
participant aux travaux des premières lignes, devant
Perthes,
les Hurlus, le Mesnil, les Côtes 200 et 196.
Le 29
décembre, le sergent Dalphin de la 9
e Compagnie est
tué
à la cote 151, devant Hurlus, il est le premier du
Régiment tombé au Champ d'Honneur.
Dans
ce
secteur, le Régiment assistera et prendra part a toutes les
attaques de décembre 1914, janvier, février et
mars 1915,
à toutes les opérations partielles, dont les
communiqués faisaient mention journellement, notamment la
prise
de Perthes et de la Côte 300, ses pertes y seront nombreuses
car
elles seront presque quotidiennes à cette époque.
Le 1
er
Bataillon est commandé par le Commandant Bussery, le 2
e
Bataillon par le Commandant Comte, le 3
e Bataillon par le
Commandant
Gonin.
Le
20 février, l'effectif d'une compagnie entière
encadrée est passée au 209
e RI. Le 28
février, 3
Officiers, 114 Sous-Officiers, caporaux et soldats sont
versés
au 207
e RI pour remplacer dans ces régiments les vides
occasionnés par les pertes causées par l'ennemi.
Le
6 avril, le 109
e est rattaché au 16
e Corps qui remplace le
17
e
dans le même secteur; il y remplit la même mission.
Le
4 juillet, le Lieutenant Chaninet est tué par une
fléchette dans la tranchée.
Le
25 juillet, à l'ouest de Perthes, une section
entière de
la 1
ère Compagnie est ensevelie sous l'explosion d'une mine
allemande qui engloutit aussi les sections voisines du 80
e RI. Le
Sous-Lieutenant Auger et 36 hommes sont tués. 16 sont
blessés. L'attaque qui lui succède est
enrayée par
le sang-froid de la section de mitrailleuses du 3
e Bataillon,
commandée par le sergent Petit qui sera cité
à
l'ordre du CA et les efforts des autres sections de la 1
ère
Compagnie.
L'adjudant Morgue et le sergent Challaye sont
aussi cités à l'ordre du CA.
Le 6
août le Sous-Lieutenant Boucharlat est tué dans un
poste d'écoute.
Le
109
e quitte ensuite le service des tranchées pour
être
employé sous les obus à l'exécution
des travaux
d'accès aux premières lignes,
nécessaires à
l'offensive qui se prépare.
Avec ardeur, il
creusera dans
la craie les longs et profonds boyaux qui serviront à amener
les
réserves au moment de l'attaque, et à
évacuer les
blessés.
Le 31 août la 8
e Compagnie est
détachée à Valmy suivie quelques jours
après par les 5
e 6
e et 7
e Compagnies.
Le 19
septembre
l'Etat-Major, les 1
er et 3
e Bataillons prennent une semaine de repos
à Dampierre le Château, 122 hommes y seront
passés
aux 80
e 143
e et 342
e RI.
Le 25 septembre, ces 2 Bataillons
sont
à Valmy en formation de combat prêts à
fournir
l'effort qui leur sera demandé, pleins d'ardeur aux
nouvelles
qui viennent de la ligne de feu et à la vue des colonnes de
prisonniers ennemis dirigés sur l'arrière.
Le
16
e
Corps devant poursuivre l'attaque devant Tahure, le 109
e se rend le 30
septembre en arrière de Perthes. Malheureusement l'avance ne
progresse plus, il va falloir reprendre la lutte de position; le
régiment campe sous la tente à la côte
203.
Il
est chargé du nettoyage et de l'assainissement du champ de
bataille sur le terrain reconquis, puis aussi des travaux
d'accès aux nouvelles premières lignes. Mission
pénible et dangereuse, accomplie au milieu des
intempéries, pluies, neiges, gelées, sous des
rafales
d'obus, de la cote 200 à la Butte de Tahure; le trou Bricot,
le
camp d'Eberfeld, etc...
Le 15 octobre, le 2
e Bataillon avec
le Commandant Sergent quitte Valmy et rejoint le Régiment
à la côte 203.
Le 25 octobre le
Commandant Gonin est promu Lieutenant-Colonel et remplacé au
3
e Bataillon par le Commandant Pillafort.
Le
1
er novembre, vers le trou Bricot, une corvée de
matériel
conduite par le Capitaine Goiran est prise sous un violent tir de
barrage, un seul obus de gros calibre tue 16 hommes et en blesse 7
autres, tous de la 3
e Compagnie.
Le 109
e remplit
sa mission à la satisfaction du Commandement.
Le
16
e Corps partant au repos le 26 décembre, le
Régiment le
suit et va cantonner prés d'Epernay, à Pierry et
à
Mancy.
Depuis son arrivée sur le front, le 109
e a
eu 101
tués et 231 blessés sans compter les pertes
subies dans
une épidémie de fièvre
typhoïde,
contractée à Laval dans des locaux
occupés par les
Allemands.
Il a obtenu 83 citations, dont 4 à
l'armée, 8 au CA, 29 à la DI, 4 à la
Brigade et 38
au Régiment.
Soissonnais
Le
13 janvier
1916, le
Régiment part pour participer aux exercices et
manœuvres
de la 32
e Division dans la région de Ville en Tardenois, il
cantonne à Olisy-Violaine et à
Anthenay.
Ces
évolutions ont lieu sous la direction du
Général
Franchet d'Esperey et du Général Grossetti,
Commandant
le16
e Corps.
Le 23 janvier, le 109
e se rend dans la
région
de Soissons, il y relève le 30, le 65
e RIT dans le secteur
Mercin, Vaux, Pernant.
Ce secteur bordé par
l'Aisne, plus
calme que la Champagne, demandait néanmoins une surveillance
très active et une vigilance soutenue, car il
s'étendait
sur un front de plus de 6 kilomètres, dominé par
les
hauteurs de Passy et de Cusy. Le 109
e en assure la garde
complète avec 2 Bataillons en ligne et 1 Bataillon en
réserve.
Le Régiment alterne
mensuellement avec le
110
e puis ensuite le 35
e RIT. Pendant ses périodes de
repos, il
s'instruit, fait des travaux et cantonne
à Villers-Hélon, Hartennes, Taux, Tigny,
Villemontoire. Le Sous-Lieutenant Fraisse est tué le 11
février à Vaux par éclat d'obus.
La
2
e
Compagnie de mitrailleuses est constituée le 21 avril, le 26
avril le Lieutenant-Colonel Collard, qui a formé le
Régiment, l'a dirigé et commandé sous
le feu
jusqu'ici, quitte le 109
e et il est remplacé à sa
tête par le Lieutenant-Colonnel Alquier-Bouffard, du 10
e
Hussards, qui en prend le commandement.
Le 18 juin, le 109
e
est relevé des lignes pour être
embarqué à Vierzy et dirigé sur Verdun.
Verdun
Verdun
! Nom immortel qui symbolise l'héroïsme
français,
dans sa sublime grandeur, et suscite l'admiration de tous les peuples
de l'univers, nom qui restera éternellement gravé
dans
l'histoire, entourant d'une auréole de gloire tous ceux qui
y
ont participé.
Le 109
e est appelé a
l'honneur de prendre part à cette lutte gigantesque.
Débarqué
à Longeville le 21 juin, il cantonne à Naives
devant Bar
et le 23 est transporté par camions autos, sur le terrain du
combat devant le Mort-Homme et la côte 304, sur la rive
gauche de
la Meuse.
Du camp Saint-Pierre, près de Dombasle,
il se
rend à Montzeville aux cotes 309, 310, et au pied de ces
pentes
d'Esnes à Montzeville.
Mis à la
disposition du 15
e
Corps, il occupe la position II du secteur de combat. Chaque nuit, il
transporte des matériaux et exécute des travaux,
travail
rendu pénible par les pluies incessantes et dangereux par
les
bombardements de l'ennemi, rendu furieux de l'arrêt
imposé
à sa ruée que la résistance
héroïque
de l'armée française avait
brisée.
Rappelé
sur la demande de la 5
e Armée, le 109
e embarque à
Récicourt, les 21 et 22 juillet. Dans cette courte
période il a eu 14 tués et 65
blessés, il a
obtenu 31 citations dont 2 au CA. Le
Général
Commandant le 15
e Corps lui a adressé à son
départ, une lettre de félicitations
élogieuses et
de remerciements pour les services qu'il a rendus dans cette
région.
Aisne
Débarqué
à Fismes,
le 109
e est affecté au 12
e CA et va prendre les lignes,
l'Etat-Major, les 1
er et 2
e Bataillons avec la 24
e DI devant Craonne
à Oulches, et Vassognes, le 3
e Bataillon avec la 23
e DI
devant
Soupir, à Moussy, au pied du Chemin des Dames, ce secteur
n'avait pas encore acquis la célébrité
qu'il a
obtenue plus tard.
Calme, adossé à
l'Aisne, il
nécessitait comme celui du Soissonnais, une vigilance par
l'étendue du front qu'il comportait. Dominé en
outre
complètement par l'ennemi qui occupait les hauteurs. Les
points
faibles des parties occupées par le Régiment
étaient la vallée Foulon et la Chapelle
Saint-Pierre.
Le
sergent Rourgois de la 9
e Compagnie y est tué en faisant
poser
volontairement des réseaux de fil de fer en avant des lignes
à proximité des tranchées allemandes.
Le
11
Septembre, le 2
e Bataillon est dissous, son effectif est reparti et
vient renforcer celui des 1
er et 3
e Bataillons ; l'excédent
est
affecté aux éléments de la 89
e DIT.
Les
14 et
15 Septembre, suivant le 12
e Corps au repos, le 109
e cantonne dans la
région comprise entre la Marne et l'Aisne à
Vincelles,
Champvoisy, Dravegny, Cherry-Chartreuve, Vandeuil.
Le
14
octobre, il se rend à Mareuil sur Ourcq, il y reste jusqu'au
3
novembre, où il est embarqué à
Villers-Cotterets
pour une nouvelle destination.
Somme
Débarqué
le 4 novembre à Boves et à Longueau, il cantonne
à
Oresmaux. Le 13 il est chargé en camions autos, et,
traversant
Amiens, il est transporté à Lamotte en Santerre,
Cappy,
Frise, Eclusiers, Herbecourt, Flaucourt, Assevillers.
Ce
secteur
est en pleine activité, on y prépare la
continuation de
l'offensive qui a déjà repoussé
l'ennemi de
plusieurs kilomètres.
Sur le bord d'un plateau
longé
par la Somme, il est dominé par le mont Saint-Quentin et
l'activité de l'artillerie ennemie y est très
développée. Placé en seconde ligne, le
109
e y
exécutera des travaux préparatoire d'attaque sous
des
pluies continues qui détrempent le terrain argileux, il
assure
et maintient les communications des lignes. Le
Général Commandant la 23
e DI a affirmé
que
l'effort fourni par le 109
e lui a permis d'assurer les ravitaillements
et les relèves, les boyaux constamment
éboulés, les routes sans cesse
défoncées
par les obus, l'eussent sans cela obligé à se
reporter 3
kilomètres en arrière.
Les 2
e et 3
e
Compagnies reçoivent les félicitations du Colonel
commandant la 258
e Brigade.
Le
12
e CA étant relevé par l'armée
Anglaise, le 109
e
quittte le secteur le 2 février 1917 et va au repos jusqu'au
17
février à Pont de Metz et Creuse aux portes
d'Amiens.
Dans
le secteur de la Somme, le Régiment a eu 16 tués,
et 40
blessés il obtient 54 citations dont 3 à la DI.
Champagne
Le
17 février 1917. Le Régiment est
transporté par
voie ferrée de Bacouel à Givry en
Argonne, et va
catonner à Possesse et Saint-Mard sur le Mont jusqu'au 27
février où il va relever le 86
e RIT le 1
er
Bataillon sous
les ordres du Commandant Flon, au secteur de la Butte du Mesnil, le 3
e
Bataillon sous les ordres du Chef d'Escadrons de Coral au secteur de la
Butte de Souain, près la ferme de Navarin.
L'Etat-Major
du Régiment est à Somme-Bionne.
II
participera aux combats de Maisons de Champagne et a l'offensive du 17
avril.
Le 23 mars les 2
e et 10
e Compagnies sont dissoutes et
les CM rattachées chacune à un Bataillon.
Le
4 Mai, le 1
er Bataillon occupe le secteur de la Main de Massiges et est
remplacé par le 3
e Bataillon devant la Butte de Mesnil.
Le
14 juillet le 1
er Bataillon et le 20 juillet le 3
e Bataillon sont
relevés et se rendent à Suippes, secteur de la
ferme de
Navarin jusqu'au 5 octobre où le Régiment est
enlevé par camions autos, et transporté
à
Sainte-Gemme, au repos.
Le 23 juillet, le médecin
chef du
Régiment, le docteur Charpentier avait
été
tué à Somme-Bionne par une bombe d'avion.
Le
19
octobre, les Bataillons sont mis à la disposition du service
télégraphique et dirigés l'un dans la
région de Guyencourt, l'autre dans celle de Reims,
à Champigny et Courcelles, jusqu'au 28 octobre
où
ils reviennent à Sainte-Gemme au repos jusqu'au 26 novembre.
À cette date, il s'embarque en chemin de fer,
à
Dormans, pour suivre le 12
e Corps en Italie.
Dans cette
seconde
période de Champagne, le 109
e a obtenu 94 citations dont 1
à l'armée, 20 à la DI et 13
à l'ordre du
358
e RI.
Italie
L'offensive
austro-allemande ayant
rompu le front de l'Issonzo envahit les plaines de la
Vénétie et le Frioul, franchit le Tagliamento et
s'avance
sur la Piave. Des troupes franco-anglaises viennent donner la main
à l'armée Italienne l'invasion est
arrêtée
et ne peut franchir ce dernier fleuve.
Le 12
e Corps est
envoyé par le GQG pour rejoindre le 31
e et deux Divisions de
Chasseurs, premières troupes envoyées.
Le
109
e parti
le 26 novembre, traverse les Alpes par le tunnel de Fréjus,
et,
après avoir traversé le Piémont, la
Lombardie,
arrive en Vénétie près de
Vérone, et
débarque le 30 novembre à San Martino,
Vérone,
Sommacampagna, et Brescia. Par étapes, il se rend dans la
région de Vicence et arrive
à Montecchio-Maggiore le
5 décembre.
Du 7 au 15 le Régiment
exécute
quelques travaux dans la zone Pozzanlongara, et revient à
Montecchio et à Montebello.
Il est à
la disposition
du Corps d'armée, pour assurer ses divers services, y
compris
ceux de l'arrière, et fournit des détachements de
tous
côtés.
Le 8 février 1918, le
Régiment,
sauf 2 Compagnies et la CM1 est enlevé en autos et
transporté dans le secteur d'Asolo, devant les monts Grappa
et
Tomba, où le 12
e Corps relève le 31
e.
Le
17 mars,
nouveau mouvement, le 12
e Corps prend secteur à l'Altipiano
devant Asiago, le Régiment le suit et cantonne à
Marostica, Mason, San Catarina, San Giacomo, et Lusiana puis
ensuite Dueville.
Le 26 mai, le drapeau du
Régiment, avec
ceux des autres Régiments français,
reçoit
à Milan une médaille d'Or offerte avec les bijoux
des
veuves des armées Italiennes et est autorisé
à la
porter à sa hampe.
Le 24 avril, le
Lieutenant-Colonel Alquier-Bouffard, est promu Colonel au 7
e
Régiment de Chasseurs et quitte le 109
e le 2 juin, il est
remplacé par le Lieutenant-Colonel de la Chapelle, qui prend
le
commandement du Régiment.
Le 1
er août,
par
décision du GQG le 109
e est dissous comme unité
Régimentaire, il forme 2 Bataillons de pionniers
à 3
Compagnies et 1 Bataillon de mitrailleuses.
Le 1
er Bataillon
de pionniers du 109
e sous les ordres du Commandant Leonetti, est
rattaché à la 23
e DI.
Le 3
e Bataillon
de pionniers, sous les ordres du Commandant Rapet est
rattaché à la 24
e DI.
Le drapeau et
les archives du Régiment sont transportés au
dépôt du Corps à Vienne.
Ces
Bataillons participeront à l'offensive victorieuse qui,
repoussant les Autrichiens et les mettant en déroute, les
contraint à demander l'armistice, suivis de près
par les
Allemands, qui le 8 novembre, devant les succès
ininterrompus,
des armées alliées, s'avouèrent
vaincus et
déposèrent les armes.
Le
109
e Territorial
peut être fier du rôle qu'il a accompli pendant
toute la
durée de la guerre, rôle souvent obscur, mais
héroïque quand même car, sans
être
appelé à l'ivresse du combat et à
l'assaut des
positions ennemies, il a su par sa discipline, sa bonne tenue au feu,
ses actes de dévouement, sans nombre, sa
solidarité, son
esprit de sacrifice, montrer combien était
élevé
chez lui le sentiment du devoir.
Il s'est fait
apprécier et
estimer de tous les chefs qui l'ont eu sous leurs ordres et qui avaient
en lui la confiance la plus absolue.
Les héros
modestes,
qui reposent sur une grande partie du front ont
écrit avec
leur sang le numéro du Régiment dans l'histoire.
Sans
compter ceux qui ont été terrassés par
les
maladies ou ceux décèdés dans les
ambulances
à la suite de leurs blessures, il compte 150
tués, 396
blessés et il a obtenu 608 citations.
Le 109
e
Territorial a bien mérité de la Patrie.